8.4.05

Vive l'Entreprise !

Le mensuel l'Entreprise d'avril 2005 (3€ dans tous les kiosques) vient de faire fort, avec un article de 3 pages "Avez-vous le droit de quitter la Sécu ?".

Question à laquelle il répond oui :
la réponse penche clairement du côté du... oui ! Pour autant, prudence (...) La loi donne raison aux pourfendeurs du monopole, mais exiger son application comporte des risques judiciaires.
Car c'est bien le souci quand une ripoublique bananière se prétend au-dessus des lois qu'elle est censée faire respecter.

L'article dresse la liste des preuves que mes lecteurs connaissent bien : l'arrêt Commission contre royaume de Belgique de 2000 ; l'Agirc et l'Arrco (institutions de prévoyance et de Sécurité sociale visées elles-aussi par les directives 92/49 et 92/96) ; l'absence d'existence légale des caisses françaises (qui leur vaut d'être déboutées, comme ce fut le cas de la RAM Languedoc-Roussillon). Et Jean-François Prévost, avocat, professeur de droit à Paris V, confirme :
On est bien obligé d'admettre que la concurrence joue à partir du premier euro pour l'intégralité des risques sociaux. Et tant pis si, en acceptant de dire la vérité, je dois passer pour un hérétique qui s'attaque au caractère sacré de notre modèle social.
(je ne vois pas bien ce que notre modèle social a de sacré, mais il est vrai que les peuplades primitives adoraient des idoles monstrueuses, des Léviathans et des Molochs...)

L'Entreprise cite les gains annuels obtenus par plusieurs personnes qui ont quitté la sinistre SS (15000€ pour un assureur indépendant, 5000€ pour un chirurgien...).

Claude Reichman compare la mauvaise foi de l'Etat au mur de Berlin : "il va s'effondrer de lui-même sans que personne ne puisse s'y opposer".

Et merci au passage au journaliste, Frédéric Georges, d'avoir cité notre forum !

Je recommande donc chaudement la lecture de l'Entreprise - il est vrai que le magazine cible plus les indépendants et les entrepreneurs que les salariés, mais après tout un salarié est un entrepreneur qui s'ignore !

J'ai noté aussi dans ce numéro d'avril un article "le jour où on m'a attaqué aux prud'hommes" (qui raconte le cauchemar d'un petit patron, sanctionné sans raison apparemment valable), ainsi qu'une interview du président des chambres de commerce, JF Bernardin, qui souligne vertement l'anomalie française. Quelques extraits que j'ai appréciés :
Nous sommes un pays encore relativement prospère, mais où les habitants se paupérisent peu à peu. La France compte cinq millions de personnes assistées, et leur nombre n'a fait que croître depuis vingt-cinq ans.
(...)
Il faudrait faire voter une loi qui dirait : "Article 1 : tous les textes précédents sur le droit du travail sont supprimés ; article 2 : on écrit un Code du travail clair, compréhensible par tous, qui permette d'avoir des relations normales de travail" (bah, moi je préfèrerais la suppression pure et simple du Code du travail au bénéfice de relations contractuelles).
(...)
Nous sommes face à une dichotomie, voire une schizophrénie. On proteste contre les entreprises mais on est content d'en avoir une pour soi et qui marche bien.
(...)
et, parlant de l'ISF :
Développer l'économie suppose de cultiver l'esprit d'entreprise, le goût de la création et du risque. Mais si on a le goût du risque, c'est que l'on a l'espoir de gagner. Là, on s'entend dire : "Vous avez gagné le gros lot, maintenant il faut le partager !".

 

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